Wednesday, April 19, 2017

je n'interviens pas

Rodin, l’exposition du centenaire, dans les galeries nationales du Grand Palais, n’évite pas entièrement l’écueil. Chronologique et thématique, elle constitue sans doute une bonne introduction, un rappel des fondamentaux pour les néophytes. Rigoureuse d’un point de vue académique, pertinente dans sa progression, l’exposition échoue pourtant à recréer la magie qui caractérise l’œuvre rodinienne, ce parfum de scandale et de radicalité. La faute aux lieux, sans doute, ces immenses galeries froides, difficiles à investir quand on est habitué au sublime et intemporel musée Rodin, qui semble pénétré par l’âme de l’artiste.
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Aucune mention de la réception presque traumatisante de ses premiers chefs-d’œuvre ici exposés, entre incompréhension, malaise et sidération. Ces Bourgeois de Calais qui choquèrent par leurs corps décharnés et misérables, aux antipodes des héros courageux et fiers qu’espéraient ses commanditaires de la municipalité. Ce Balzac qui fit d’abord ricaner, avec sa redingote informe et son aspect massif, presque monstrueux, sans bras ni jambe apparente. Cette Porte de l’Enfer enfin, matrice d’où il tira la plupart des grands motifs de sa carrière à venir, œuvre maudite jamais exposée de son vivant. C’est un Rodin trop propre sur lui, sans porosité, qu’on nous présente ici. Officiel.
Yann Perreau at Les Irrockuptibles on the Rodin centenary exhibition, the whole thing here.


Discussing the Kiefer-Rodin exhibition at the Musée Rodin, Perreau quotes Rodin:

“Je sais pourquoi mes dessins ont cette intensité (…) déclara Rodin avant de mourir. C’est que je n’interviens pas. Entre la nature et le papier, j’ai supprimé le talent. 
My collection of the essays of Rodin is unfortunately in storage in New Jersey.

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